Grand Trail des Templiers 2017. 76 Km / 3540 m D+/D-

Grand Trail des Templiers 2017. 
76 Km / 3540 m D+/D-
21/10/2017



Le profil



Il est 5h45 et c'est la troisième fois que la musique de départ composé par Carl Orff en 1935, Carmina Burana, va raisonner dans mes oreilles ainsi que dans celles des 2200 athlètes présents sur cette épreuve mythique. Une course qui est à l'origine des courses de trail en France. La 23 ème édition.Une course qui a aussi était mon 1 er ultra et qui m'a rendu adict dés ma première prise 😀! Une course de légende, pas par sa difficultée mais par ce qu'elle représente dans le monde du trail running. Un passage obligé dans la vie d'un trailleur en somme.

La veille, un peu tendu Yo ? ;-)


Yohann, pour qui la barrière des 42 km n'a jamais était franchi en trail et Nico déjà plus expérimenté avec qui j'ai partagé le GRP sont là, juste à mes cotés. Des souvenirs sportifs  marqués ou gravés aux plus profond de nos mêmoires.

N'ayant pas de dossards préférentiels nous permettant de pénétrer dans les deux premiers sas et de nous placer correctement dans les 700 premiers, nous décidons d'enjamber la barrière au milieu du peloton une dizaine de minute avant le départ. Il fait noir et pas très chaud. A peine 8 degrés.


Les 2 premiers sas regroupent les athlétes qui ont un temps référence l'année précédente (moins de 13h30) sur cette épreuve ou ceux qui peuvent en justifier un sur une épreuve similaire. Ce n'est pas notre cas. 

Après quelques minutes d'attente, nous écoutons le protocole le départ. Un hommage est rendu au traileur mort, Matthieu Craff, qui a dévisser lors de sa descente du Mont Blanc alors qu'il ne possédait pas de matériels d'alpinisme.Cela c'est produit peu de temps avant l'UTMB cette année. Sa disparition et les conditions de sa mort ont fait beaucoup parlé et ont étaient soumis à de vives débats.Il était présent l'année derniére aux Templiers.


Puis le protocol de départ est lancé, les fumigènes sont allumés, cette musique me pétrifie.

Après une ou deux minutes d'attente pour que le peloton passe sous l'arche de départ, aussi belle qu'étroite, nous nous élançons à une allure correcte au vue de notre niveau et de la distance du jour à parcourir. Environ 5'30/km. Les trailleurs occupent toute la largeur de la route.

Il faut d'abord parcourir les 2 premiers kilomètres d'enrober qui sont plat comme la main. Nous passons devant un site d'élevage de chien. Ils abboient sans discontinuer, certainement troublés dans leurs sommeils en cet endroit habituellement si calme. 


Nous découvrons la première bosse qui nous fait atteindre au km 3 le village de Carbassas. Nous avons réduit l'allure tout en gardant l'intensité de notre effort ce qui nous permet de doubler pas mal de concurrents qui sont passer en mode marche. Une pencarte nous souhaite la bienvenue 😃





Puis nous attaquons le premier chemin caillouteux de la journée où il est maintenant
impossible de courir car toutes les personnes devant nous marchent. 

J'en profite pour me retourner et profiter de la guirlande de frontale derrière nous. C'est magique.


Nous commençons à prendre de la hauteur et Millau se dessine parfois sur notre droite entre les arbres. C'est féérique.

Certains passages permettent quelques relances et nous doublons sur de courtes portions. Après 6.3 km, 56' de course et 480 de D+, nous voilà au 1 er point de passage live trail sur le plateau à la 948 ème position. 



Nous décidons de reprendre notre allure de départ sur ce long plateau parsemé de quelques faux plats et  bosses qu'il faut abborder avec la plus grande prudence, sans trop faire monter le cardio. Nous nous sommes réchauffé à présent mais le temps est venteux et menaçant.  Il commence même à tomber quelques goûtes. 

Le plateau dure environ 15 km avant d'attaquer la première descente. Entre temps, nous nous sommes arrêtés pour mettre une veste avec Yohann pendant que Nico a choisit de trottiner tranquillement devant. Il ne semble pas dans un bon jour, malheureusement cela peut arriver ! 

Le peloton semble maintenant plus étirer et j'espère que cela ne bouchonnera pas dans la descente.


Des bénévols se sont amusés à créer une fléche directionnelle de course en guirlande électrique. Ca fait son effet au sein du peloton.

Nous découvrons les premiers singles, les premiers chemins en balcon et des faucons ??? C'est magnifique. Par contre, ces chemins étroits sont bien mouillés, glissants et il faut être "propre techniquement" pour ne pas se blesser et progresser de la plus efficace des manières.

Nous déscendont maintenant vers Peyreleau où nous trouverons le 1 er ravitaillement. A prés quelques passages techniques surtout dut à la pluie, nous entendons les premiers supporters qui nous annoncent un ravitaillement proche. J'en profite pour éteindre et ranger ma frontale.

Nous croisons Marie qui accompagne Jphy et Céline la femme de Nico qui nous encourage. Quelle ambiance générale et quel ravitaillment. Quantité, qualité, service, espace, tout y est. 

Je refais le plein de mes gourdes, mange un peu comme mes deux coequipiers et nous voilà prêt à repartir. Nous sommes maintenant au Km 22 en 2h40 de course à la 878 éme position. 



Nico, Yo et moi au ravitaillment de PEYRELEAU


J'apréhende un peu la prochaine montée juste aprés le ravitaillement car il y avait un gros bouchon lors de ma premiére participation. Ce ne sera pas le cas cette fois çi et je sais que maintenant, nous sommes bien placé !


Nous attaquons donc cette montée d'environ 3 km et 450 m de D+. Au final, je me souvenais d'un chemin plutôt pentu mais mis à part quelques petits raidars, il est possible de courir à certains endroits. J'en profite donc pour me dégourdir les jambes et me jauger un peu par rapport au coureur qui composent la longue file indienne qui se situe devant moi. J'ai l'impression d'être largement à ma place.



Nico et Yohann sont juste derrière. 



Bientôt, la forêt s'efface et un plateau de 6 km s'offre devant nous. Reste à dérouler la foulée pour nous rendre à St André de Vezines. J'accélére un peu l'allure décidant d'attendre mes coéquipiers au ravitaillement, placé dans le préau d'une école et de profiter un peu, beaucoup, des bonnes victuailles qui nous sont offerts. 😉






J'arrive sous le batiment écolier, encouragé par les différents accompagnateurs des coureurs, et en attendant mes deux coéquipiers, je recharge en eau, boisson énergétique tout en dégustant sucré et salé. Les ravitaillements sont vraiment complet et spacieux et étudié pour une récupération efficace. 



A ce moment là, je me rend compte que j'ai fait une vraie différence avec mes deux compéres sans l'avoir voulu. Yohann arrive  à son tour et me dit que je devrais faire ma course, qu'il va continuer l'aventure avec Nico. 



J'hésite fortement car j'étais venu avec eux pour partager ce trail et cette première pour Yohann. Il insiste en me disant que ce n'est pas tous les jours que l'on a "les bonnes jambes" et que l'on peut faire "un bon temps" ! 



J'analyse ses paroles et me dit que finalement, il a raison ! Nous partageons une accolade pendant que Nico pénètre sous le préau à son tour. 



Je repars sur motivé bien décidé maintenant à "battre" notre objectif initial de la journée de 11h30 de course.





Je fais donc un point sur le chrono, j'en suis au 33 ème km, pour 4h13 de course. 741 ème place au classement général. 



La prochaine section doit m'amener à La Roque Ste Marguerite. Je la connais en partie car lors de notre 110 km avec mon fréro Yo Papin sur l'Endurance Trail, j'avais énormément souffert sur cette portion. Je l'avais trouvé longue et difficile techniquement, interminable.



Aujourd'hui, tout est différent, j'ai du jus et je double beaucoup de concurent sur cette premiére phase roulante et descendante de 4 km. Je profite des quelques petits raidars pour doubler encore 2 ou 3 concurents à chaque passage un peu plus pentu et compliqué techniquement. 



Je suis maintenant au 38 ème km. Dans la file indienne montante sur les 2 prochains km, j'en profite pour m'alimenter et récupérer un peu de l'effort que je viens de produire. Je fais un point sur ma situation et je sais qu'en haut de cette bosse une grande descente va m'attendre. 






Arrivée au sommet (40 ème km), je m'engage dans la descente humide et glissante. Je redouble de vigilance pour ne pas me blesser alors que certains traileurs en profitent pour faire une pause victime d'une course en sur règime ou d'une impression de géner un rythme  génèral qui me convient parfaitement. Ni trop lent, ni trop rapide.  



J'essaie de profiter au mieu du moment en me demandant où en sont mes copains, Yo, Nico, Christophe, J Phy. 4 km plus bas, j'arrive à La Roque Ste Marguerite où j'ai le plaisir d'y voir ma chérie et mes amies venues eux aussi courir ce week end là sur la Mona Lysa (28 km) ou l' Intégrale des Causses (64 km).


Céline et Fred FINISHER !


Avant le départ sur la Mona Lysa, José, Laëtitia, et ma chérie !
Yohan et Laëtitia FINISHER de l'intégral des Causses !


Cette descente longue de 4 km passe relativement vite et j'arrive à La Roque Ste Marguerite où je croise ma chérie et mes amis. Elle me demande si tout se passe bien. Je lui dit que oui.



-"Veux tu te changer"?

-Non, je verrais ça à Pierrefiche lors du gros ravitaillement.
-"Ok, on te rejoint la bas"!


J'en profite pour faire le plein de mes gourdes et reparts rapidemment sans perdre de temps. Yo me dit que je peux encore remonter pas mal de place au classement général, il y a du monde de groupé juste devant. Je suis 598 éme au km 43.6. 5h32 de course.



Un groupe d'ami exceptionnel...Merci pour votre soutien



Je connais la prochaine bosse, elle est sêche et pentue, juste aprés avoir traversé le pont. C'est la premiére fois que je fais un trail avec autant de dénivelé sans bâton, mais avec mon départ prudent et l'entrainement de pliométrie que j'ai travaillais à l'entrainement, elle passe plutôt bien, et je double beaucoup de compétiteurs. Je me permet même de relancer en haut de cette dificultée et de courir dans un faux plat là où beaucoup marche juste avant le ravitaillement. Je suis au km 47.4. 6h06 de course et 551 éme. J'ai doublé presque 50 personnes sur cette section de 4 km !!!! 






Je comprends par contre rapidement que je suis aller plus vite que mes accompagnants et que je ne les verrais pas comme prévu à ce ravitaillement. Ce n'est pas grave, je mange correctement, recharge à bloc car un compétiteur me dit que la partie qui va suivre est longue de 18 km environ, qu'elle est humide et vraiment cassante. Je m'assieds 2' et repars avant d'attrapper froid.



Les jambes sont toujours aussi bonne et j'en profite dés que je peux pour doubler encore et encore. Mais au bout de quelques instants, je sens qu'il faut que je temporise car l'énergie que je "distribue" maintenant depuis le km 33 est entrain de diminuer fortement et il ne faudrait pas que je tombe en panne d'essence!



Je décide donc de rester avec un petit groupe de 4/5 personnes avec qui l'allure n'est ni trop haute, ni trop basse et qui me permet de me ravitailler sur les portions montantes.



Au pointage suivant, j'ai tout de même doubler plus de 60 personnes, je suis maintenant 490 éme en 6h41 de course et au km 52 environ.Je pense que mon ravitaillement "rapide" m'a permis de faire la différence sur cette portion.





Je croise de plus en plus de personnes "en travers" et je n'ai pas envie que cela m'arrive ! Cette section est longue, peu roulante, constemment en relance. On a l'impression de passer de longues minutes ne seraicent que pour parcourir quelques centaines de mêtres. 



Je rentre dans une phase où le travail mental et aussi fort que celui des capacités physiques. Je pense à des choses positives et je me dis que finalement, malgré la lenteur de mon déplacement, tout ne va pas si mal. Je fais une bonne course, je ne suis pas bléssé, je n'ai pas mal aux jambes et surtout ensuite, j'arriverais proche de la fin du parcours.



Quelques temps plus tard, nous arrivons à un nouveau cheque point qui nous annonce environ 6 km pour le prochain point d'eau ! Ce n'est rien mais les km commencent à peser. 



L'avantage, c'est qu'il ne reste quasiment que de la descente aprés un court plateau en plein vent qui me glasse les os. Je suis 483 ème en 8h04 au 60 ème km. Mes sensations étaient conformes à ce que je ressentais aprés analyse. Je n'ai quasiment doublé personne sur cette portion.






Aprés le petit plateau où je double quelques personnes qui n'arrive plus à courrir, j'attaque la descente avec un petit groupe et j'en profite pour me faire la male de temps en temps, "sautant" de groupe en groupe. Je suis à l'aise techniquement sur cette partie mouillée voir trés grasse ! Entre racine, pierre et boue, je me faufile !



J'entends enfin un tambours, que ça fait du bien !!!! Signe que le point d'eau est proche. Effectivement 4 ou 5 minutes aprés, me voilà à Massebiau au km 65. Je suis 449 ème. Plus que 11 km et je suis arrivé. 8h51 de course. Il m'aura fallu pas loin de 2h45 entre les deux ravitaillements ! Cette portion est vraiment difficile, longue et usante moralement ! A ne pas négliger donc !






Fred, Yo et mes amis sont là. Je leur fais signe de la main pendant que Yo et Fred me cours aprés avec mon sac de change.



Yo fait le plein de mes gourdes et j'en profite pour mettre un tee shirt sec tout en faisant le point sur ce qu'il me reste à faire avant de devenir finisher. Je vide mon sac de tout ce qui est inutile, barre de ceréales, papiers, vétements. Je veux voyager le plus léger possible.



Il me rapelle que la montée au Cade est vraiment dure mais qu'il y a beaucoup de monde en travers devant moi. Ensuite, il y a un plateau de 2 ou 3 km, puis le ravitaillement. Je lui demande mes bâtons, mais il ne l'ai a pas, ils ont resté en haut. Pffffff. Moi qui comptait dessus pour cette portion raide... C'est de ma faute, je suis passé trop vite. Il me dit que je n'en ai pas besoin, que je serais plus fort sans. Il me rebouste et ma chérie m'embrasse. Elle me dira ensuite, que je n'étais pas vraiement lucide à ce moment là de la course. 



Je repars gonflé à bloc sur cette pente en béton traversant le village. Aussitôt, j'attrappe le sentier qui commence par de grosses marches. La vache, que c'est raide ! Malgré la difficulté, j'ai encore de la force dans les cuisses. Pas mal de trailleur sont assis sur le coté, entrain de récupérer. Seul 2 personnes me doublent sur cette portion dont une petite femme que j'admire pour sa puissance. Je m'accroche en essayant de ne pas me faire distancer.



Bientôt, un spectateur me dit que l'on est bientôt arrivé aprés quelques marches. Parfois, je suis obligé de mettre les mains pour m'agripper à la roche et me tracter et au final, les bâtons m'auraient peut être plus géné qu'autre chose sur cette portion pentue.



Le replat arrive et je suis content d'arriver à relancer un peu. Je reconnais le chemin qui mêne au Cade et j'y arrive avec le sourrire. 9h37, 69 ème km, 427 ème. 



J'adore cet endroit et son feu de cheminée. Je sais pourtant qu'il ne faut pas que je traîne, le chrono tourne. 






Je mange un peu en me réhydratant tout en discutant avec un bénévol qui est au petit soin avec moi sur la suite du programe.Il m'annonce, un petit plat, une descente courte mais sêche, une remontée raide et enfin la derniére descente de 4 km environ. Rien que ça.



Mais j'ai le moral, je cours en sortant du ravitaillement et je suis même surpris de pouvoir encore "faire la course". Je lâche progressivement mes derniéres cartouches et la descente se passe bien. Je double encore quelques concurents en compagnie de Loïc avec qui je sympatise. Il mêne une bonne allure dans la descente et je prends le relais dans la montée du Puncho ! Je lui dit que j'ai un souvenir d'une montée trés raide. C'est effectivement le cas. 



Certains passages necessitent de mettre les mains mais j'essaie d'enchainer du mieux possible mes pas. Arriver au sommet, la vue est splendide et surtout c'est signe qu'il ne reste plus qu'à descendre. Loïc reprend les choses en main et nous descendons en parlant à certains moments. Il me propose de passer, je lui dit que non ! On ne vas pas se tapper la bourre maintenant pour une place en chocolat lol. Nous descendons ensemble, traversons la grotte du Hiboux, puis les cordes, les marches. 





Enfin on traverse la route puis le panneaux arrivée dans 2 km fait son appartion. 1 km, le parcours devient roulant. et la finish line où je retrouve mes amis et ma chérie !






10h53, 383 éme au scratch sur pas loin de 2000 finisher, 100 ème V1/720. Je suis ravi. J'ai passer une bonne journée.





Petite acolade avec Loîc ou plutôt grande car il me dépasse d'une bonne tête et place au ravitaillement final. C'est chouette l'esprit trail !





Aprés m'être ravitailler, il me reste à attendre Yohann qui sera finisher de son premier ultra. Je suis si content pour lui. il est finisher d'une trés belle maniére en 11h52. Wennngggaaaa !



Malheresement pour Nico, une journée sans :-(



Christophe quand à lui, fera durer un peu le plaisir en franchissant la ligne en 13h30 environ ! Un mental d'acier ! Yessssss !



Merci à tous ceux qui nous ont suivi, encouragé, suporté et à ceux qui m'ont fait confiance pour leur prépa. Laëtitia, José, finisher sur la Mona Lisa et Yohann finisher sur le Grand trail des Templiers !!!



A beintôt pour de nouvelles aventures...



Tiens, je viens de récolter 4 points UTMB :-)






Yannick Gonzales (Vlad)

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Séance d'entrainement sur Home Trainer

Quoi mettre dans son camelback ou dans son sac de base de vie pour un ultra ?

Triathlon d'Embrun, une aventure aussi belle que difficile ! Embrunman 2012